Connaissez-vous les quatre leviers de la gestion de patrimoine que j’utilise au quotidien pour mes clients ? Ces leviers sont incontournables et applicables à chacun. Il s’agit de l’endettement, l’épargne régulière avec intérêts composés, la distribution et la défiscalisation. Ces quatre leviers peuvent être activés individuellement, ou collectivement, suivant les cas. Voyons ensemble comment les mettre en œuvre et leur utilité.

Le levier de l’endettement

L’endettement est un puissant levier. En effet, il est facile de comprendre qu’on peut emprunter à un taux inférieur à celui auquel la somme obtenue pourra être placée. Par exemple, si j’emprunte 100 000 euros à 2% sur 20 ans et que je place ces 100 000 euros sur un support produisant un rendement de 5%, j’ai alors un écart de rendement à mon avantage. Autre point positif : dans la plupart des cas, les supports d’investissement permettent de déduire les intérêts d’emprunt des revenus tirés du placement. C’est par exemple le cas dans l’immobilier d’investissement, neuf ou ancien, nu ou meublé, de pleine propriété ou en parts comme pour les SCPI. Ainsi, je rajoute un levier fiscal supplémentaire qui améliore encore la performance de mon placement.

L’endettement est donc un formidable moyen de développer son patrimoine. N’hésitez pas à y avoir recours. Il faut cependant être vigilant sur sa capacité d’emprunt et celle à rembourser le crédit contracté, car un prêt vous engage.

Le levier de l’épargne avec intérêts composés

L’épargne régulière est le levier le plus employé et le plus connu. En réalisant une épargne régulière, je capitalise et développe ainsi mon patrimoine. Cependant, certains supports permettent de capitaliser cette épargne de façon accélérée. Il faut d’abord réduire ou éliminer les frais qui pourraient impacter cette épargne (frais sur versement unique ou programmés). Exemple ici : l’assurance vie ou le PER. Il faut aussi favoriser les supports générant des intérêts composés. C’est-à-dire que les intérêts produits par le supports se capitalisent et génèrent à leur tour de nouveaux intérêts. Enfin, on peut privilégier les supports avec un rendement indexé comme les supports dont la valeur liquidative augmente. Citons ici des exemples de supports appropriés : l’immobilier locatif de pleine propriété (les loyers sont indexés sur l’IRL), ou en parts comme les SCPI de rendement (la valeur de la part se valorise progressivement dans le temps).

En épargnant régulièrement, on se constitue un capital qui représente alors une consommation future. Pour autant, il faut bien définir sur quoi épargner, tout en diversifiant, pour en tirer la meilleure performance certes, mais aussi en tenant compte de la disponibilité (liquidité) et de la volatilité du ou des supports.

Le levier de la distribution

Ce levier est souvent le moins naturel, mais il peut s’avérer redoutablement efficace. Dès lors qu’on dispose d’un capital, on peut préférer en tirer des fruits réguliers (comme des loyers par exemple) plutôt que de les capitaliser. Ces revenus réguliers peuvent alors être placés, ce qui créer une nouvelle source de capitalisation. Cette démarche peut être vertueuse si les loyers en question ne produisent pas d’impôt. C’est par exemple le cas des activités de meublé : logement en LMNP ou OPCI Silver Generation.

On peut donc imaginer capitaliser ces revenus réguliers sur un support liquide et pertinent comme l’assurance vie. Le capital est alors disponible à tout moment et bénéficie aussi d’un cadre fiscal très avantageux.

Le levier de la défiscalisation

La défiscalisation s’avère à la fois très utile pour l’économie en général, mais aussi pour celui qui peut employer le gain fiscal pour le développement de son patrimoine. En quelque sorte, l’économie d’impôt réalisée n’est pas « consommée » mais épargnée. C’est le cas des dispositifs immobiliers (Pinel, Censi-Bouvard, Malraux, déficit foncier, etc) mais également des placements défiscalisants et en particulier le Girardin industriel.

Défiscaliser ne doit pas être considéré comme une fin en soit. Par contre, profiter d’un levier fiscal vient dynamiser la performance économique d’un placement.

Activation cumulée des leviers patrimoniaux

Suivant sa situation, on peut activer un seul ou plusieurs leviers en même temps. Par exemple, un investissement locatif défiscalisant comme le Pinel permet d’activer l’endettement, l’épargne et le défiscalisation. L’achat de parts de SCPI à crédit active l’endettement, la défiscalisation des intérêts et l’épargne. On peut de plus utiliser ces leviers pour tenir compte de la temporalité des effets de certains supports dans le temps : par exemple, défiscaliser en Girardin industriel en attendant la perception d’une réduction d’impôt ultérieure d’un Pinel ou d’un Malraux. Enfin, on peut placer ses liquidités disponibles sur un OPCI distribuant des loyers peu ou pas fiscalisés. Et utiliser les loyers perçus pour réduire l’épargne à consacrer à un investissement locatif. Ou encore pour abonder sur un PER et en défiscaliser les versements. Ou pourquoi pas payer avec ces loyers les échéances d’un prêt contracté pour acheter des parts de SCPI à crédit. Les possibilités sont nombreuses !

Pour définir le ou les leviers à activer dans votre cas, réalisons votre bilan patrimonial pour que je puisse vous indiquer la meilleure stratégie à adopter.